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La “Kollektivschuld” et les droits
humains
L’article sur la migration forcée des Allemands à
la fin de la deuxième guerre mondiale touche un thème qui a été très ignoré par
les journalistes et les historiens. Pour ma part, je suis Américain et ai étudié
histoire et droit à Harvard. Dans les années 70, le thème n'existait pas du tout.
Mon premier livre "Die Anglo-Amerikaner und die Vertreibung" (C. H. Beck / dtv) et mon
deuxième "A Terrible Revenge" (Kohlhammer - Palgrave/Macmillan 1986, 2006) ont eu
un certain impacte (voir les critiques
www.alfreddezayas.com/books.shtml) mais il
n'y a eu jamais une version française. J'ai interviewé la personne qui a rédigé
l'article 13 du communiqué de Potsdam, Sir Geoffrey Harrison, ainsi que Robert Murphy,
le conseiller politique d'Eisenhower (qui a écrit la préface de mon premier livre).
Ils donnent une autre version (voir chapitre 5 et 6 de "Die Nemesis von Potsdam",
Herbig, 14. édition 2005, et la critique dans la Neue Zürcher Zeitung). Dans votre
article on aurait du analyser la question pourquoi dans le monde et même aujourd'hui
en Allemagne, les gens ne veulent pas accepter que les Allemands puissent être des
victimes. Le concept de la "Kollektivschuld" persiste, et il est incompatible avec
les droits humains. Il s'agissait de l'épuration ethnique la plus vaste et plus
meurtrière du 20eme siècle, et il a eu des millions de viols et de morts - beaucoup
pire qu'en Yougoslavie 1991-95. Il y a une certaine tendance chez quelques historiens
de minimiser les pertes allemandes et même de faire des excuses pour les crimes
commis contre eux. C'est une sorte de racisme à l'envers. En tant que Secrétaire
du Comité des Droits de l'Homme et Chef du Département de Requêtes au Bureau de
l'Haut Commissaire aux Droits de l'Homme jusqu'à ma retraite des Nations Unies,
j'ai toujours jugé l'expulsion des Allemands comme une gravissime violation des
droits humains. Et nous à Nations Unies, nous n'acceptons pas le concept du droit
international à la carte. Hélas il y a eu une impunité totale en ce qui concerne
les crimes commis contre les Allemands -- et les gens ne veulent pas se pencher
sur cela, même 65 ans après l'expulsion.
Ce
commentaire d'Alfred-Maurice de Zayas a été publié à la page 2 du quotidien
suisse "Le Temps" le 22 juillet 2010. Il s’agit d’une réaction à l’article
suivant :
www.letemps.ch/Page/Uuid/2d67dc4c-903a-11df-a3ff-6d2295f0bf6e/La_migration_forcée_des_Allemands
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